Septime : visite après la bataille

Réussir à avoir une table tient encore de la prouesse dans ce qui reste une des révélations de l’année 2011. Succès qui dure donc à en croire le carnet de réservation plein pendant trois semaines au diner. C’est au déjeuner que j’ai cette semaine pu enfin me faire un avis sur ce phénomène qui a pas mal agité les critiques en tous genres.

photo 1On m’avait parlé d’un cadre agréable, certes il l’est, dans le style bistrot recherché, mais il ne faut guère s’attendre à plus confortable que le Garde Temps et surtout pas moins bruyant. Une déco « sympa » pour Paris, mais rien de renversant quand on connait ce qui se fait ailleurs, à New York ou Amsterdam par exemple. Ce qui marche en revanche dès les premiers instants, c’est le nombre de personnes qui s’y affairent, entre les serveurs et la brigade que l’on entrevoit par l’ouverture de la cuisine, ils ne sont pas moins d’une douzaine.

Choix du menu carte blanche en cinq services et libre court laissé au sommelier pour un accord de vin au verre. Des découvertes intéressantes grâce à ce dernier, hors des sentiers battus, mais qui n’appellent pas forcément à y retourner.

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Les plats maintenant : Crevettes grises tièdes à la poudre d’amande en amuse bouche, St Jacques crues aux agrumes et herbes, bouillon avec cubes de foie gras cru et poireaux, choux fleur gratiné et navets parsemés d’une chapelure parfumée, merlu et lentilles avec herbes grasses, lomo iberico grillé et crème à l’orange (très réussi), poire cuite accompagné de meringues et glace pour finir. De belles choses certes, mais rien de moins que ce qu’on attendait. Certains plats assez salés, d’autres avec des trouvailles comme ces mini choux de Bruxelles rouges poêlés qui accommodaient très bien le poisson. Dans l’ensemble c’est bon, on ne peut pas dire le contraire, mais on ne peut pas non plus se rouler par terre comme le laisserait imaginer la simple énonciation des plats ou les critiques dithyrambiques de certains.

photo 4Faut il traverser tout Paris pour cela? Pas certain si ce n’est pour savoir de quoi il s’agit ou alors pour profiter au moins une fois du menu vraiment bon marché à 28 euros le midi (que je n’ai pas pris), ou encore pour se faire servir par Bertrand Grébeau himself, ancien de Passard et d’Agapé. Suis-je devenu difficile ? Sans doute aussi, mon invité lui semblait ravi. Il y a d’autres lieux plus faciles d’accès et à la promesse moins haute. Après tout, ne serait-ce pas la rançon du succès que de subir des critiques moins consensuelles ?

Septime
80 rue de Charonne
75011 Paris
01 43 67 38 29
http://septime-charonne.fr